1914 - L'INVASION ALLEMANDE - 1918


12. CIMETIÈRE DE GILLY | LA CRYPTE ET LE MONUMENT À NOS HÉROS

Monument aux morts :
à nos héros 1914-1918

En 1923, nos soldats tués en campagne et morts en Allemagne furent ramenés chez nous par chemin de fer en gare de Charleroi. Des wagons, les dépouilles mortelles sans nom, sans certitude aucune, ont été chargées à la pelle dans des sacs et acheminées dans les communes environnantes, par camion appartenant à la firme Citaxe de Charleroi.

J'ai reçu ce témoignage en 1990-92 d'une personne qui y participa. Ce témoin âgé de 90 ans, convoyeur à l'époque, fut chauffeur par la suite à la firme citée ci-avant. Habitant Charleroi Nord, cet homme exigea l'anonymat en assurant que ces événements étaient encore très frais en sa mémoire.

À Gilly, les dépouilles mortelles furent placées dans des cercueils en zinc et bois construits par les ouvriers communaux. Une crypte était bâtie au centre de notre cimetière pour recevoir les cercueils, tandis que sur le dessus devait être placé le monument aux morts de notre commune.
Constatant que les loges étaient construites trop courtes pour recevoir les cercueils, l'autorité communale fit raccourcir ceux-ci ! En présence du bourgmestre de l'époque, Monsieur Latinis, du Commissaire de police et du policier Jean Duffaux, les ouvriers, MM. Evrard et Alexandre se mirent en devoir et coupèrent un morceau des différents cercueils. Après vérification, il se révéla également que la crypte n'était pas assez résistante Dour recevoir le monument, celui-ci trouva socle sur la place Saint-Pierre à Gilly Sart-Allet.

La rumeur publique s'étendit jusqu'au niveau national, se formèrent des cortèges de manifestations, des réunions ... Des chansonniers mettaient l'événement en chanson dans les rues, sur la place de la-Ville-Haute (par un chansonnier de Farciennes).

Au tribunal, les ouvriers furent condamnés à 8.000 F d'amende.

Policier, commissaire et bourgmestre :

Dans des commentaires en 1982 environ, M. Debroux disait : « Il y avait aussi de l'alcool...  »

Les ouvriers :
- M. Evrard habitait chaussée de Châtelet ;
- M. Alexandre ainsi que M. Debroux habitaient rue du Sart-Culpart ;
- L'agent de police Jean Duffaux† (à la retraite à l'époque du témoignage) habitait rue des Auduins ;
- Le bourgmestre Latinis+, chaussée de Charleroi ;
- Le commissaire 

Sources :
- Feu Jean Duffaux reçut ces commentaires en 1982-84† ;
- M. Debroux, peintre, était au conseil communal M. et Mme Vande Vonder Daxbeck++, reçu en 1935-36 rue Brasserie Gillieaux ;
- M. Joseph Dewinter et les habitants de Gilly (Chaussée de Fleurus, Sart-Allet et au 241, chaussée de Montignies à Gilly).

Victor VANDE VONDER

Allusion à la chanson populaire suite à ces événements :

«  Si t'è va à D'jillî, mèfîye-tu pasqui, lauvau, i r'cop'nut les pids »
(Si tu vas à Gilly, méfies-toi parce que, là-bas, ils recoupent les pieds)