TABLE DES MATIÈRES
Etant le premier généalogiste (très) amateur de la branche des Gillain établie en Brie champenoise (F) depuis un peu plus de 5 siècles, je me suis, depuis 1976 et au fur et à mesure, aperçu de la forte recrudescence de ce patronyme dans la région de Charleroi (B). C'est en effet en 1976 que feu André Gillain (1903-2003) de Montmort (51) me transmit personnellement une histoire issue de ses ancêtres comme quoi les Gillain s'étaient établis dans la région (Brie) avant la Révolution française et provenaient de Belgique. Etudiant de plus près la géographie belge je m'aperçu de la présence de Gilly. Dès ce moment, il me sembla plausible qu'une relation existe entre le patronyme Gillain et le nom de lieu Gilly. Restait à établir le lien onomastique.
En 1984, j'émigrai en Norvège où je réside toujours. Le hasard (de bien) des choses, me permit d'observer qu'il existe dans ce pays quelques noms de lieux s'appelant « gill » et d'autres le possédant. Il me vint, bien entendu, une puce à l'oreille qui me dit que je pourrais peut-être établir une relation entre les noms continentaux et ceux de la Scandinavie.
Il existe bien sur des sites sur le réseau Internet se référant des pairs de l'onomastique francophone. Mais je me suis vite aperçu de leurs limites d'approche scientifique. Un phénomène classique en onomastique francophone est de relier le plus souvent possible les noms propres à des racines latino-grecques. Un syndrome typique donnant trop souvent des explications plus ou moins absurdes et parfois complètement farfelues... Mais malheureusement trop peu souvent remis en cause!
Je décidai donc d'éviter le piège classique, de marcher sur les sentiers battus. Le fait d'avoir observé la racine « gill » dans des noms de lieux scandinaves étant bien la preuve qu'il fallait que je ratisse beaucoup plus large, lors de mes investigations.
La théorie présentée en fin de cette petite communication n'est donc valable que pour le nom Gilly et dans la zone francophone comprenant la France, la Romandie et la Wallonie.
Vers la fin des années 80, j'eu l'occasion de faire des études supérieures et de rencontrer quelques rares étudiants du Punjab et du Cachemire. De par ce lien je découvris la présence assez fréquente de « Gill » comme nom de famille parmi les habitants du nord-ouest indien.
Le hasard de mes voyages dans mon nouveau me fit rencontrer en 1997 un réfugié politique afghan hors du commun. Un ex-professeur de langues afghanes de l'université de Kaboul, dont le nom ne peut-être communiqué, m'expliqua que « gill » signifie propriétaire terrien dans le sens de paysan possédant ses terres dans l'un des dialectes pashto (qui se parle aussi bien en Afghanistan qu'au Pakistan et dans un moindre degré dans les provinces du nord-ouest de l'Inde.
En étudiant quelques milliers de photos de visages afghans, je me suis aussi rapidement aperçu que certaines ethnies du pays ont un phénotype « très » proche de ceux rencontrés en Europe Occidentale. Donc nouvelle puce à l'oreille...
Un relevé rapide indique la présence de 5 lieux habités Gilly en zone francophone définie ci-dessus :
Par contre et plus intéressant est que ces 5 lieux ont au moins un point commun si l'on se réfère à la dernière période glacière qu'ai connue l'Europe occidentale. Tout comme la quasi totalité des autres noms de lieux incluant « gill » le long de la côte norvégienne, le centre suédois et en Ecosse, le radical « gill » se retrouve dans des endroits qui étaient soit recouverts de glaces soit une zone polaire arctique, correspondant à ce que l'on peut observer au Svalbard. Donc des endroits quasiment invivables à l'exception peut-être de quelques semaines estivales. Gillingham dans la banlieue de Londres (GB) provient d'un nom (viking) du sud-est de la Norvège. Gillingrød est en effet toujours le nom d'une propriété agricole relativement proche de la côte entre Moss et Fredrikstad.
Mais lors du réchauffement de la planète, ces zones devinrent plus climatiquement adéquates à une recolonisation. D'où l'émigration de nombreux individus depuis toute l'Asie Mineure et de bien encore plus loin. Le début, en quelque soit, de la civilisation indo-européenne. Comme l'on peut le constater (en partie) sur le site suivant: https://www5.nationalgeographic.com/genographic/atlas.html
D'autre part il est bien connu que la terminaison « y » dans un très grand nombre de noms de lieux francophones, indique la notion de résidence, habitation.